Pascal Flaus, archiviste à Saint-Avold, consulte un registre de toutes les maisons détruites durant la guerre de Trente ans. Photo Aurélien Weislinger
Savez-vous à quoi ressemblait la vie à Saint-Avold lors de la guerre de Trente ans ?
La guerre de Trente ans a vu s’affronter la France de Louis XIII à l’Empire des Habsbourg, comportant notamment l’Espagne et l’Autriche. Saint-Avold faisait à l’époque partie du duché de Lorraine et était donc opposée à la France. La Ville a été particulièrement touchée, comme la région, par ce long conflit.
La guerre de Trente ans, entre 1618 et 1648, n’est pas le conflit qui occupe le plus de place dans les manuels d’histoire. En revanche, celui-ci a marqué la ville de Saint-Avold. Si cette guerre a débuté en 1618, ce n’est qu’à partir des années 1630 que la Lorraine est impactée. « Dès 1632, la France occupe la Lorraine. La région est donc totalement impactée et sa population aussi » explique Pascal Flaus, archiviste-paléographe aux archives municipales de Saint-Avold.
Les armées défilaient en continu dans la région. Sur la première moitié de l’année 1636, 15 000 soldats sont passés à Saint-Avold, selon les comptes de la Ville. Ces passages de militaires contribuent à faire circuler des épidémies, notamment la peste. « En 1634, il n’y a plus que 1 000 habitants à Saint-Avold. On perd donc à peu près un millier de personnes, soit mortes, soit qui ont fui le conflit » détaille Pascal Flaus.
La cité naborienne était également approvisionnée par les villages alentour. La plupart de ces villages détruits par les combats, la faim s’est rapidement fait ressentir. « Il y a des disettes, les gens souffrent du manque de nourriture mais ne meurent pas forcément, à la différence d’une famine » dit l’archiviste. Les habitants étaient ainsi moins résistants aux épidémies et aux basses températures, le XVII siècle se situant dans une période glaciaire. De plus, comme les denrées étaient plus rares, les prix augmentaient fortement. La situation était telle que dans les années 1650, il ne restait guère plus de 150 personnes en ville.
Article rédigé par Aurélien Weislinger