Extrait de la carte “LOTHARINGIA DUCATUS” de Gerard MERCATOR, parue en 1585 à Duisburg. La grande forêt du Warndt, mentionnée en 999 en relation avec le château de Sarrebruck, y est mentionnée pour la première fois “Warnet Walt”. En 1587, on trouve la dénomination de “Warnet waldt” dans la “LOTHARINGIA NOVA DESCRIPTO” d’Abraham Ortelius. On remarquera l’orthographe : “S. Avoult”.
Du bassin vert au pays noir
par Gérard MICHAUX Extraits de l’article paru dans le numéro 1982-1 des “Cahiers Lorrains”
La dépression du Warndt est une région très anciennement peuplée. Des découvertes fortuites de haches et de pointes à silex à Carling, Morsbach et Forbach, ainsi que des terrassements préhistoriques au Hérapel et à Téting montrent une occupation humaine de cette partie de la Lorraine dès le Néolithique. L’existence d’une civilisation du premier Âge du Fer (750-450) est attestée par les inhumations sous tumulus de Grosbliederstroff, celle du deuxième Âge du Fer (450-150) par la découverte de bracelets en bronze aux décors de courbes et de cercles à Betting-les-Saint-Avold. Mieux connue, la période gallo-romaine voit un renforcement de la densité du peuplement du Bassin et le développement de ses activités économiques. L’habitat gaulois composé de mardelles au sud de Saint-Avold et de petites maisons de forme carrée, aux murs épais, plus au nord entre Forbach et Sarrelouis, se maintient à côté des villas romaines, telles celles de Betting, Téting et Rouhling. Ancien oppidum gaulois, l’éperon barré du Hérapel bénéficie de sa situation privilégiée sur la route romaine de Metz à Mayence et consolide sa fonction religieuse (grand temple) et industrielle (ateliers métallurgiques utilisant la technique du bas-fourneau). À Boucheporn, le potier Satto fabrique des objets de céramique sigillée qu’il exporte jusque dans les Pays rhénans et danubiens. Monnaies, poteries, stèles, lampes, etc… témoignent de la prospérité de la région aux deux premiers siècles de l’ère chrétienne.
La dépression du Warndt est également une très ancienne terre de christianisation. À Saint-Avold et Longeville, par exemple, ce sont des communautés monastiques qui constituent le berceau de la colonisation et de la christianisation du pays. Aux XIIe et XIIIe siècles, elles étendent leurs possessions et développent leur emprise spirituelle et économique sur la région. En 1606, Longeville et Saint-Avold sont les deux premières abbayes à embrasser la réforme de Saint-Vanne (de Verdun) et Saint-Hydulphe (de Moyenmoutier), congrégation tridentine fondée pour enrayer les progrès du luthéranisme et du calvinisme dans ce pays de “frontière de catholicité”. Par leur rayonnement spirituel et intellectuel, et aussi par leur richesse foncière, les Bénédictins constituent aux XVIIe et XVIIIe siècles une des assises les plus solides de la partie orientale du diocèse de Metz.
Les vicissitudes historiques, les influences culturelles et les diverses convoitises dont le futur Bassin houiller a fait l’objet et qu’ont exacerbées tour à tour des structures territoriales complexes et le contexte géopolitique, ont forgé dès la fin de l’Antiquité un des destins permanents de ce territoire : celui de région frontière. Les troubles du IIIe siècle de notre ère, les invasions des Germains (IVe-Ve siècles), la complexité des enchevêtrements et des morcellements féodaux, relevant de la souveraineté, parfois conjointe, mais toujours concurrente, des évêques de Metz, des ducs de Lorraine, des comtes de Sarrebruck et autres princes d’Empire ont contribué à engendrer et à entretenir des tensions, mais aussi à instituer et à maintenir des particularismes. Le plus accusé demeure le particularisme linguistique. Stabilisée depuis le milieu de XVIIe siècle, la frontière des langues ne va pas sans conséquences sociologiques. Mais c’est la guerre qui a pesé le plus lourd sur le destin de la région. La guerre, toujours la guerre. La guerre “moderne”, celle de Trente Ans (1618-1648), raya de la carte plusieurs villages, détruisit papeteries et moulins établis sur la Rosselle et livra le pays aux hordes déchaînées des diverses armées en présence. En 1635, l’abbaye de Longeville fut pillée et brûlée par les Suédois, la ville de Saint-Avold abandonnée par ses habitants, le château de Hombourg en partie démoli et celui de Forbach rasé par le maréchal de La Force sur ordre de Richelieu. La guerre “contemporaine”, franco-allemande, agit directement sur le tracé de la frontière. Trois guerres et deux annexions contraignirent la population à changer quatre fois de nationalité en trois-quarts de siècle. Les conséquences politiques, économiques et sociologiques sont connues : départ des élites, retard des équipements, lenteur de la modernisation industrielle et concurrence sarroise.
Les châteaux de Varsberg
Le premier château, qualifié de “Vieux château”, construit en 1258, se trouvait sur une colline allongée dite Geisberg. C’étai le château de l’évêque de Metz. Appelé aussi le “petit Wernesperg”, il n’en subsiste plus qu’une tour en ruine.
Le deuxième château de Varsberg appelé aussi le “grand Wernesperg” surplombe tous les environs. Il fut construit par le duc de Lorraine Ferri III qui voulait imposer sa puissance et son autorité à l’évêque de Metz.
En 1433, les deux châteaux dits de Varsberg furent détruits parce qu’ils étaient devenus le repaire de chevaliers-brigands (Raubritter) et seul le château ducal fut reconstruit. Il fut à nouveau très endommagé pendant la Révolution : il ne restait qu’une des quatre tours et une autre, démolie à moitié. Aujourd’hui, il présente quelques éléments d’origine datant des XIIIe et XVe siècles, mais principalement de la restauration effectuée au cours du XIXe siècle, tels que les tours rondes, les fossés et le puits creusé dans le roc. La chapelle néo-gothique du château date de 1881 et abrite les sépultures de la famille Stoffels qui avait acheté la propriété en 1843.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le Warndt demeure un bassin vert. L’épais manteau forestier, qui depuis longtemps couvrait de façon presqu’ininterrompue cette boutonnière, ne compte vers 1850 que quelques clairières de défrichement : Creutzwald, Ham, Carling, Porcelette et les vallées de la Bisten, de la Rosselle et de la Merle. Ce pays de grès et de forêts contraste avec les campagnes découvertes qui l’enserrent du nord-ouest au sud, de Bouzonville et Boulay à Faulquemont et même Sarreguemines. L’importance du massif forestier, cet “océan de verdure”, a de tout temps constitué un obstacle au développement et à l’ouverture de la région. La côte de calcaire coquillier qui entoure de toutes parts la dépression et s’élève au-dessus d’elle en pentes abruptes de plus de 100 mètres, a renforcé cette barrière physique et contribué davantage encore à isoler le Warndt d’un point de vue économique. Dans une société où l’horizon de la vie quotidienne est dans une large mesure celui du village, les habitants ont été contraints d’exploiter au maximum les ressources locales. Outre le bois de chauffage et celui de la construction, la forêt fournit leur matière première aux verreries et aux forges.
La vie agricole reste archaïque. Dans les clairières de défrichement du Warndt, dont les sols acides mais légers sont labourés en attelant une vache à la charrue, la plupart des exploitations sont de très petite taille et elles ne procurent pas à leurs propriétaires des revenus suffisants pour l’acquisition de chevaux. L’assolement biennal (seigle, pommes de terre) ne permet qu’une économie de subsistance et les prairies qui couvrent moins du sixième des sols cultivables sont médiocres et moussues. Sur le plateau parcouru par de nombreuses petites rivières règne une économie céréalière. Les labours occupent 80% des terres cultivées dans un paysage de campagne ouverte autour de villages groupés. Sur de petites parcelles le plus souvent inférieures à 20 hectares (représentant 57% de la surface cultivée), on pratique un assolement triennal. Mais les techniques demeurent souvent aussi rudimentaires que dans la cuvette : on ne compte en moyenne qu’un cheval pour 5 hectares de labour.
Pour lutter contre des conditions naturelles assez peu favorables, auxquelles le caractère fantasque du climat lorrain aux saisons mal fixées et mal caractérisées ajoute un handicap supplémentaire, le paysan a recherché une solution dans la polyculture. Il diversifie de plus en plus les céréales : blé, seigle et méteil sur les soles d’hiver; avoine et orge sur celles de printemps. Hors assolement, il introduit les betteraves et les pommes de terre. Il transforme l’assolement lui-même en remplaçant la jachère nue par le trèfle et les plantes sarclées. L’élevage en revanche stagne. Les herbages n’occupent que la portion congrue dans le système de culture pratiqué. La vaine pâture fournit l’essentiel de la nourriture du bétail, limitant donc les possibilités d’augmentation du nombre de bovins.
Le marchand de bois
Le marchand de bois Thomas Kôhl de Sarrebruck avec son maître-valet Servas. Au premier plan, on aperçoit un arbre abattu, et deux bûcherons se rendant au travail et derrière eux une charrette tirée par deux chevaux. À l’arrière plan, des ouvriers poussent des troncs d’arbres dans l’eau.
Huile de Johann Friedrich Dryander, 1810. Tableau original dans Alte Sammlung Saarla’ndischer Kulturbesitz.
Parallèlement aux activités rurales et forestières, le Warndt sarro-lorrain a vu se développer au cours de son histoire une foule d’activités diverses. La géographie et les ressources naturelles locales ont contribué à fixer un certain nombre “d’industries artisanales”, qui ont freiné le dépeuplement des campagnes. Le long de la Rosselle, seigneurs laïcs et ecclésiastiques ont implanté des moulins à huile, à farine et à papier, dont ils tirent de substantiels bénéfices. Des scieries et des papeteries à Hombourg, Freyming-Merlebach tirent le meilleur profit de la présence de l’eau et de la forêt. De petites entreprises industrielles, dont certaines étaient déjà florissantes au XVIIIe siècle, continuent de prospérer sous la Restauration et la Monarchie de Juillet : des tuileries à Freyming, Schœneck (fondées en 1730) et Forbach (Couturier), des clouteries à Hombourg, Freyming et Merlebach; des fabriques de pipes et de tabatières à Schœneck et Forbach. En 1850, s’établit à Forbach une manufacture originale qui produit des objets en papier mâché et pressé. Fondée par Pierre Adt (1798-1879), descendant d’une dynastie d’artisans du Palatinat, l’entreprise se développe rapidement. Employant 500 ouvriers en 1865, elle lance sur le marché, outre des tabatières ornées et sculptées, des objets laqués qu’elle exporte dans le monde entier.
La toponymie et quelques noms de localités enfin rappellent qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, une des activités industrielles principales de la région fut la fabrication du verre. L’implantation de verreries à Schœneck, Petite-Rosselle, Merlebach et Creutzwald est directement liée à l’abondance de la matière première indispensable, le bois et les grès fournissant du sable. Vieille-Verrerie, hameau de Petite-Rosselle, conserva son nom après la destruction de la verrerie pendant la guerre de Trente Ans. En Ï720, le comte de Forbach, Henning de Strahlenheim; fonde Verrerie-Sophie, du prénom de sa seconde épouse. Ces implantations résultent parfois d’une volonté politique. En 1705, le duc de Lorraine Léopold, de retour dans ses États, installe à La Houve, sur la rive gauche de la Bisten, une verrerie qui reste en activité jusqu’en 1820. Les derniers fours de verriers s’éteignent à Schœneck et à Forbach (Couturier) en 1886. Ces entreprises ne connurent cependant jamais l’extension ni la notoriété des verreries du Pays de Bitche ou de celui de Sarrebourg. Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, elles subissent la concurrence de Saint-Louis, Goetzenbruck et Meisenthal. Leur déclin est consommé au début du XIXe siècle. Il en va de même de la faïencerie de Saint-Avold, créée en 1826, qui ne peut rivaliser avec sa prestigieuse voisine de Sarreguemines. Apparaissent alors (1750-1840) les premiers embryons d’une industrie lourde, métallurgique et houillère.
Toutes les matières premières nécessaires pour la fabrication du verre se trouvaient dans la forêt du Warndt. Une verrerie professionnelle avait besoin d’environ 800 toises de bois de chauffe, en particulier du hêtre et du chêne, seules espèces de bois pouvant produire une température d’environ 1400 degrés nécessaire à la fabrication du verre. À cela s’ajoutent, annuellement, 200-250 demi-quintaux de potasse qui servait de fondant. Indispensables également le sable siliceux du Warndt et le calcaire du « Pays » de Lorraine tout proche. La terre glaise du Warndt servait à la construction de creusets pour les fours des fonderies et à la fabrication de briques de construction pour les maisons. L’énorme quantité de bois que cela nécessitait a fini par laisser de très grands îlots déboisés dans la forêt du Warndt, qui après la disparition des verreries, ont été transformés en terres cultivables.
Verrier soufflant le verre liquide dans un moule en bois.
Jusqu’au XIXe siècle, le fondant utilisé par les verriers était obtenu presque exclusivement grâce à la potasse provenant de la combustion de bruyère et de fougère qui se trouvent en abondance dans nos forêts. La fougère était particulièrement appropriée à la production d’une potasse de bonne qualité. Les ramilles de chênes, le bois du noisetier, les genêts et les roseaux réduits en cendres puis chauffés avec de l’eau dans de gros chaudrons en fonte permettaient d’obtenir, après réduction et séchage, de la potasse ou carbonate de potassium en terme de chimie.
Dès l’Antiquité, des filons métallifères avaient été exploités dans la région : du cuivre était extrait à Boulay, Hargarten, Falck et Longe ville, du plomb à Saint-Avold. Mais c’est au XVIIIe siècle que la métallurgie prit son essor et que se multiplièrent les forges. En 1758, Charles de Wendel qui se voit interdire par la justice de Bar l’extension de ses forges de Hayange, vient s’installer à Sainte-Fontaine. Il reprend à son compte une forge en déclin appartenant à la famille Quien qui l’exploitait depuis 1749. Charles de Wendel obtient du duc de Lorraine Stanislas la concession à bail et à titre héréditaire de Sainte-Fontaine. Toutes les conditions sont réunies pour la réussite de l’entreprise. Par son mariage, en 1739, avec Marguerite d’Hausen, de Sarreguemines, il dispose des moyens financiers pour agrandir son patrimoine. Il achète les moulins de la Rosselle. Il construit deux forges à Hombourg, qui livrent des produits finis, et des hauts-fourneaux à Creutzwald, qui fournissent de la fonte fine. Le ravitaillement en charbon de bois est assuré, puisque De Wendel reçoit l’autorisation ducale d’exploiter la forêt de Saint-Avold et la concession à perpétuité de 11.000 arpents de la forêt de Bouzonville. Le minerai de fer est abondant et pour alimenter ses usines, le maître de forges ouvre des carrières à La Houve, Varsberg, Diesen, Remering et Oberdorf. Il obtient en outre de Stanislas que tous les ouvriers qui travaillent dans ses entreprises soient dispensés de la milice. En 1768, la famille Gouvy, déjà propriétaire des forges de Dilling, s’installe à Falck, où en 1786 est embauché un jeune commis : Michel Ney, le futur maréchal.
Les guerres impériales, le développement urbain et surtout l’essor considérable du chemin de fer assurent aux maîtres de forges des débouchés conséquents. Au milieu du XIXe siècle (1847-1853), Charles de Wendel étend les bases de son “royaume”. Utilisant les concessions charbonnières de Forbach et de Stiring, que son père a rachetées, et surtout le chemin de fer, qui en 1852 relie Metz à Sarrebruck, et au tracé duquel il n’est pas étranger, il crée l’usine et la ville de Stiring. Ainsi le coke allemand arrivera-t-il vite et à moindre frais. Les Gouvy ne sont pas en reste. En 1848, Alexandre Gouvy édifie une aciérie sur la Rosselle à Hombourg et en 1850 acquiert la forge de Charles d’Hausen. Hombourg prend aussitôt de l’extension et se spécialise dans la production d’outillage agricole.
La fin du XVIIIe siècle et les premières décennies du XIXe marquent également les débuts de la prospection minière dans le Warndt sarro-lorrain. Si un document de 1357 fait état des premières recherches par simples tranchées près de Dudweiler, en Sarre, l’utilisation de la houille resta très fragmentaire pendant quatre siècles. En 1730, seules quelques galeries percées à flanc de collines et de vallées sont ouvertes dans le comté de Sarrebruck. Mais la forte hausse du prix du bois à partir de 1740 et l’éclosion d’une industrie dévoreuse d’énergie poussent les princes de Sarrebruck à dresser un inventaire des mines de charbon et à les exploiter en les affermant. Dès lors, on ne se borne plus à gratter les couches en surface, mais on plonge en profondeur. En 1775, on dénombre une cinquantaine de galeries en activité dans le comté de Sarrebruck, à l’ouest de l’actuelle frontière franco-sarroise.
Le Directoire et l’Empire, en annexant la Sarre transformée en département français, poursuivent les investigations et exploitent le bassin houiller. Une école des mines est ouverte, en 1802, à Geislautern. Son directeur, J.-B. Duhamel, ingénieur en chef des mines de la Sarre, prospecte systématiquement et établit un quadrillage géologique de tout le gisement houiller sarrois. En 1810, l’aire du territoire minier est délimitée et partagée en plusieurs concessions. Hélas, les défaites napoléoniennes privent la France du bénéfice de ces travaux, mais non le roi de Prusse qui reçoit la Sarre au Traité de Vienne en 1815.
Dès 1816, la prospection reprend sous la direction de Duhamel à proximité de Schœneck. Malheureusement, les conditions naturelles sont ici moins favorables qu’en Sarre. La houille n’affleure pas et les sondages doivent descendre à une profondeur de 65 mètres pour atteindre le charbon. En 1820 se constitue la Compagnie des Mines de houille de Schœneck à la suite des premiers résultats encourageants. En 1830, les premières gaillettes sont extraites et en grande pompe, un cortège solennel en remet un exemplaire au Préfet de la Moselle. Malgré cela, les premières concessions et sondages sont des échecs, car on ne parvient pas à maîtriser les arrivées d’eau. En 1840, la Compagnie de Schœneck dépose son bilan. Ce revers n’entame pas l’ardeur des industriels, car les conditions sont désormais plus favorables. L’essor du chemin de fer, et en particulier le projet, dès 1846, de construire une ligne de Metz à Forbach, et la modernisation de la métallurgie qui consomme de plus en plus de houille, exigent de nouvelles recherches. Le rachat en 1846 par Charles de Wendel de l’ancienne Compagnie de Schœneck fut de ce point de vue déterminant. Il accéléra le processus d’industrialisation du “Bassin vert”, qui en un siècle de croissance (1846-1946) se transforma en “Pays noir”.
Pour prolonger cet article, on se reportera utilement aux deux études publiées sur ce site :
- Naissance et développement des Houillères de Lorraine
- Les dernières années des Houillères de Lorraine
Du “Pays noir” au “Bassin vert” ?
En un siècle de croissance et avec des accélérations consécutives à trois guerres, l’extraction du charbon à peu à peu transformé un Bassin vert en Pays noir, une région rurale et artisanale en une contrée de mono-industrie.
Avec la fin des Houillères, tout le territoire trans-frontalier du Warndt a entrepris sa reconversion. On prend à nouveau conscience de l’importance des massifs forestiers, véritables poumons verts des villes alentours : Völklingen, Saarbrück, Forbach, Saint-Avold et Creutzwald. Dans le cadre de l’ordonnance NATURA 2000 émise par l’Union Européenne, la forêt du Warndt est un territoire FFH (Faune, Flore, Habitat). Plus simplement, cela signifie que cette dernière peut continuer à être exploitée mais que la faune et la flore présentes doivent être considérées avec le plus grand soin.
L’aménagement des parcs régionaux de la Sarre est promu en tant que nouvel instrument de la mise en valeur des paysages. L’avenir du Warndt sera-t-il vert ?