Hubert Haas et ses élèves. Directeur de l’école de garçons de Saint-Avold de 1913 à 1930, Hubert Haas a aussi été le fondateur et le premier président de la section locale de la S.H.A.L.
Les établissements scolaires de Saint-Avold de 1918 à 1939.
Extraits de l’article de Jules VILBOIS paru dans le « Cahier Naborien » n° 11
L’école de garçons
L’ancien bâtiment de l’actuelle école de la rue de Gaulle qui porte le nom du directeur en exercice en 1918, Pierre FRISCH, a été construit de 1907 à 1908 et inauguré le 6 janvier 1909. Il abritait, en 1918, les classes primaires garçons et l’annexe, quatre classes de l’Ecole Moyenne. Cette structure fut maintenue jusqu’au 1.10.1921. À partir de cette date, les 84 élèves de l’Ecole Moyenne et leurs maîtres passèrent à l’ École Primaire Supérieure, nouvellement créée en remplacement de l’École Préparatoire (Präparandenschu1e) qui s’installa à Metz-Montigny.
La nouvelle administration scolaire, qui était très réservée à l’égard du personnel enseignant du cadre local, nomma un instituteur militaire, M. LE CONEDIC, pour assumer la direction intérimaire de l’école de garçons. Une note du 15.3.1919 de l’Inspecteur Primaire signale ce qui suit :
« …ce directeur intérimaire n’est même pas arrivé à asseoir la discipline dans sa propre classe. Son successeur devra être choisi avec soin; un officier ne ferait pas mal et aurait plus d’autorité et moins de débraillé: aucune difficulté n’a été soulevée par la population très française de Saint-Avold qui ne demande qu’à bien accueillir les instituteurs soldats. Raison de plus pour envoyer quelqu’un susceptible d’être stabilisé plus tard dans cet emploi et cette résidence agréable…».
Pourtant c’est un civil, M. Hubert HAAS, instituteur, qui fut nommé directeur de l’école de garçons et qui s’acquittera avec dévouement et compétence de cette charge jusqu’ au 1.10.1930 à la satisfaction générale de la population et de ses supérieurs hiérarchiques.
M. Maurice HAMMAN, instituteur adjoint depuis 1913, et son collègue M. GASPARD bénéficièrent, comme beaucoup de leurs collègues alsaciens-lorrains, d’un stage à “l’Intérieur” pour parfaire leurs connaissances de la langue française.
La présence de 80 élèves polonais sur un effectif de 256 élèves pour six classes, soit une moyenne de 43 élèves par classe, justifiait la création d’une septième classe qui regrouperait les petits Polonais. Celle-ci fut demandée par le Conseil Municipal (séance du 8.12.1924) assortie du vœu qu’un instituteur soit nommé sur ce poste. En effet les Conseillers municipaux voyaient d’un mauvais œil la présence de deux institutrices à l’école de garçons (Mmes FAIVRE et ROMAND). Ils obtinrent satisfaction par la nomination de M.PIERSON à ce nouveau poste.
Par délibération du 20.4.1929, le conseil municipal émit un avis favorable à la demande de M. HAAS, directeur, d’introduire la T.S.F. à l’école de garçons. Un crédit de 200 F est voté et M. POUJOL fut chargé des travaux à effectuer.
Quand on pense qu’en 1938 les établissements scolaires de Metz étaient en général dépourvus de projecteurs, il faut estimer à sa juste valeur le mérite du conseil municipal de Saint-Avold d’avoir reconnu très tôt les avantages pédagogiques des moyens audio-visuels. C’est ainsi que l’école des filles sera dotée, dès 1930, d’un appareil de cinéma Pathé-Baby format 8 mm au prix de 1 200 F. Quant à l’école de garçons, elle devra attendre 1932 pour être dotée d’un appareil de cinéma Pathé NAP n° 2 format 35 mm, car il faudra près de deux ans de tractations entre le Maire, l’Inspecteur d’Académie, la Cinémathèque départementale, le Recteur, le Préfet, M. Guy de Wendel, président du Conseil Général, le Ministre de l’Agriculture pour mener ce projet à son terme. En effet, le Maire, toujours soucieux de glaner le maximum de subventions, avait fait valoir que cet appareil servirait également à la classe d’agriculture qui fonctionnait durant les mois d’hiver.
Le Conseil municipal fit preuve du même modernisme en décidant l’installation du chauffage central à la vapeur à l’école de garçons début 1927 avec creusement d’une cave pour l’installation de la chaufferie et le stockage du combustible. Un crédit de 28 000 F y fut affecté.
Le 1.10.1930, M. THIEBAUT Henri succéda à M. HAAS à la direction de l’école de garçons. Tous ses anciens élèves lui vouaient une véritable admiration et une grande reconnaissance car ses qualités pédagogiques, sa forte personnalité - plusieurs l’ont comparé à HINDENBURG à cause de sa ressemblance physique avec l’ancien président du Reich - sa sévérité, son sens de la justice, son souci permanent de présenter le maximum d’élèves au Certificat d’Études, les ont marqués pour la vie. (Remarque : la réussite à cet examen facilitait aux jeunes l’accès aux écoles d’apprentissage et leur permettait, lors de leur service militaire, de suivre le peloton de sous-officiers.)
Comme les effectifs des classes augmentaient régulièrement, le conseil municipal décida l’ouverture d’une septième classe puis d’une huitième.
Dans son rapport du 22.11.1937 sur la situation scolaire de Saint-Avold, l’Inspecteur Primaire signala à l’Inspection d’Académie que le conseil municipal de Saint-Avold, hostile à la loi scolaire du 10.10.1936 prolongeant la scolarité en Alsace-Lorraine jusqu’à 15 ans, aurait refusé de voter le principe de création d’une 9ème classe à l’école de garçons-centre et de celle de la cité Jeanne d’ Are .Il concluait que certaines classes dépassaient la moyenne de 45 élèves et, de ce fait, des classes fonctionnaient à mi-temps à l’école de garçons-centre et à celle de Jeanne d’Arc.
Pour comprendre l’accroissement soudain des effectifs scolaires dans tous les établissements scolaires de la ville, un rapide rappel historique s’impose. Voulant introduire les lois laïques en Alsace-Lorraine, Léon BLUM, Président du Conseil, décida le 10.10.1936 que, dans les trois départements recouvrés, la scolarité finirait pour les filles à 14 ans et pour les garçons à 15 ans, alors que dans le reste de la France ils quittaient l’école à 14 ans.
La rallonge d’une année de l’obligation scolaire pour l’ensemble des enfants scolarisés engendra une levée de boucliers en Alsace-Lorraine (la quasi totalité des parlementaires, conseillers généraux, maires, etc…). Une vive campagne de presse se déchaîna contre cette disparité scolaire qui permettait aux jeunes, originaires de Meurthe-et-Moselle de trouver facilement un poste de travail en Moselle à leur sortie de l’école à 14 ans, au détriment de leurs camarades mosellans.
Une campagne de pétitions fut lancée par l’ “Action catholique lorraine” qui obtint 228 066 signatures. Des réunions de masse, en vue de défendre le statut local et d’empêcher l’introduction des lois laïques dans les trois départements recouvrés, eurent lieu à Sarreguemines, Volmunster, Bitche, Sarralbe…
Le 20.1.1937, une trentaine de parlementaires alsaciens-lorrains, dont Robert.SCHUMAN, député, Guy de WENDEL, Edouard HIRSCHAUER, sénateurs, furent reçus par Léon BLUM qui essaya de justifier les mesures d’application du décret du 10.10.1936 par la nécessité de faire rattraper le retard des élèves alsaciens-lorrains sur les programmes scolaires dû aux heures consacrées à l’instruction religieuse et à l’apprentissage de l’allemand comme seconde langue.
Finalement, le Conseil d’Etat, à la demande de Camille CHAUTEMPS, successeur de Léon BLUM, annula le 3.12.1937 le décret d’octobre 1936 prolongeant la scolarité des garçons en Alsace-Lorraine jusqu’à 15 ans. Ainsi la scolarité resta fixée de six à quatorze ans pour l’ensemble des élèves scolarisés.
Ayant jugé la solution de classe à mi-temps inacceptable, le conseil municipal accepta finalement la création d’une neuvième classe. Parmi les enseignants de l’école de garçons à la veille de la guerre, relevons les noms de MM. Bichel (père et fils), , Hesse, Poujol, Schwartz, Thiebaut dont certains Naboriens d’aujourd’hui se souviennent encore.
Paul Bichel et ses élèves en 1932
L’école de filles
L’école qui abritait les filles d’âge scolaire et préscolaire se situait à l’angle de la rue des Américains (anciennement rue des charrons) et de l’actuelle place Saint-Nabor. Le bâtiment appartenait aux héritiers MANGIN et fut acquis par la municipalité en 1846. Après les travaux d’aménagement nécessaires, l’école ouvrit ses portes en octobre 1847. Il fut rasé en 1960 et à sa place fut érigé l’immeuble abritant actuellement la C.M.D.P.
L’enseignement était dispensé par des sœurs congréganistes. Il est utile de rappeler que sur les 1 170 institutrices enseignant à la date du 1er janvier.1921 dans le département de la Moselle, 532 étaient des sœurs congréganistes.
Dans son rapport, l’inspecteur d’Académie, M. RENAULT, met en exergue le patriotisme des institutrices congréganistes «… dont les couvents sont toujours restés fermés à l’influence germanique et qui ont réussi, même pendant la guerre, à faire parler le français à leurs élèves. Les 163 religieuses d’origine allemande qui sont entrées dans leurs rangs ont renoncé à leur nationalité propre pour prendre celle de leur congrégation et n’attendent que l’époque marquée par le traité de paix pour se mettre en règle avec l’administration française. Dans les salles de classe des écoles congréganistes, en face du crucifix, on voit, sur le mur opposé, des cartouches portant les couleurs nationales et les initiales de la République française; elles sont les premières à organiser des fêtes scolaires à l’occasion du 14 juillet…».
Il est vrai que les sœurs enseignantes congréganistes en général et celles de l’école de filles de Saint-Avold en particulier ont toujours fait preuve d’une conscience professionnelle méritoire et d’un esprit d’abnégation exemplaire.
Sœurs Agathe, Andrée et Jeanne-Françoise supporteront durant toutes ces années d’après-guerre des effectifs pléthoriques. En 1924, par exemple, l’école de filles comptait 180 élèves pour trois classes, soit une moyenne de 60 élèves par classe.
Pour pallier les insuffisances de locaux suite à la progression constante des effectifs, la municipalité envisagea plusieurs projets d’aménagement ou de construction nouvelle, mais aucun ne se concrétisa jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’à la rentrée 1936-1937 qu’une quatrième classe fonctionna à titre définitif à l’école de filles.
L’école de filles au bout de la rue entre les deux bâtiments.
L’école primaire supérieure (E.P.S.)
À la libération, en novembre 1918, il existait à Saint-Avold une “Mittelschule”, c’est-à-dire l’équivalent d’un “cours complémentaire”, qui comprenait les classes primaires et le “cours supérieur” recevant les garçons jusqu’à l’âge de 14 ans. Elle fonctionnait dans les bâtiments de l’actuelle école primaire Pierre Frisch. Quant à la “Präparandenschule”, elle fonctionna jusqu’en 1921 dans les bâtiments accueillant l’actuel Hôtel de Ville. Son départ dans les locaux de l’École normale de Montigny-les-Metz permit à l’État d’accueillir favorablement le vœu du Conseil municipal de Saint-Avold de créer une École Primaire Supérieure (E.P.S.) dans les locaux ainsi libérés.
Monsieur RENAULT, inspecteur d’académie, présenta l’organisation de la nouvelle E.P.S. comme suit :
« Cette école est appelée à rendre de grands services aux familles qui habitent la ville et les environs pour l’éducation de leurs enfants.
Saint-Avold est placée à la limite de deux régions, l’une industrielle, celle du charbon où logent une partie de plus en plus importante de leurs ingénieurs, employés, ouvriers, dans les bâtiments disponibles de la ville, l’autre, agricole, qui s’étend au sud sur les cantons de Faulquemont et Grostenquin. Mieux située que Forbach, dont la position est excentrique, la ville peut attirer de toutes parts une clientèle et devenir un centre culturel et éducatif pour les fils tant de mineurs de la région septentrionale, que des éleveurs de la région méridionale. Elle doit offrir à cette jeunesse une E.P.S. complète, c’est-à-dire qui ne leur donne pas seulement la culture générale que peuvent recevoir au moyen du français, de l’allemand, de l’anglais, de l’histoire, de la géographie, des jeunes gens de 14 à 17 ans, mais aussi qui les prépare à devenir d’utiles travailleurs, affranchis de toute routine dans tous les ordres de production. Les industriels demandent qu’on leur prépare :
- les secrétaires et comptables qu’exige leur administration,
- les porions, contremaîtres, chefs de travaux nécessaires pour encadrer leurs ouvriers.
Au premier plan de ces besoins répondra une section commerciale dont les élèves apprendront notamment la sténo-dactylo et la comptabilité; pour satisfaire au second, il faut créer une section industrielle dont les élèves seront initiés à la technologie théorique et pratique et dont les meilleurs élèves, pourvus du B.E.P.S. pourront se présenter aux Ecoles Nationales d’Arts et Métiers ou aux Instituts techniques des Universités de France afin de devenir ingénieurs.
Mais l’école projetée devra se préoccuper aussi de recruter des travailleurs pour l’agriculture. La ville de Saint-Avold a la bonne fortune de posséder un professeur d’agriculture qui joint à une pratique déjà longue, des connaissances étendues. Il saura décider les cultivateurs de la région qu’il va visiter à envoyer leurs fils à l’Ecole Primaire Supérieure de Saint-Avold, soit qu’ils les y laissent toute l’année, soit qu’ils ne les envoient que pendant la mauvaise saison, à l’ École d’agriculture d’hiver, dont les auditeurs pourront désormais venir de plus loin parce qu’ils pourront prendre pension à l’internat de l’E.P.S. Le vaste jardin de l’ École lui permettra d’initier ses disciples au jardinage et à l’arboriculture. Il compte s’entendre avec un ancien élève de l’ École d’agriculture d’hiver de Saint-Avold pour avoir près de la ville une sorte de ferme modèle et des champs d’expérience, avec un instituteur de la ville pour avoir au même endroit la libre disposition de l’ancienne pépinière départementale.
L’excellente fromagerie Dillinger lui permettra d’initier filles et garçons aux manipulations du lait. Avec l’aide du brigadier-chef des Eaux et Forêts qui se chargera volontiers de diriger des excursions dans les forêts domaniales voisines, il initiera les élèves de la section agricole à la sylviculture, ce qui donnera le moyen à certains d’entre eux de se présenter à l’École Forestière des Barres près de Montargis (Loiret) et de s’élever jusqu’à un haut grade dans l’administration des Eaux et Forêts. Il n’est pas jusqu’à la pisciculture que les élèves n’aient l’occasion d’étudier grâce aux nombreux, vastes et poissonneux étangs des environs.
Avec de telles ressources, l’E.P.S. de Saint-Avold ne peut manquer d’attirer un grand nombre d’élèves et de remplir son internat pour le plus grand bénéfice du commerce local. »
M. Frisch, premier directeur de l’E.P.S. fit paraître régulièrement dans les journaux locaux une annonce publicitaire en allemand et en français pour le recrutement d’élèves (pensionnaires, demi-pensionnaires et autres) dans les trois sections et cours d’enseignement ménager. On lira avec intérêt les SOUVENIRS DE JEAN MORETTE qui fut élève de l’E.P.S. de 1926 à 1928.
Depuis sa création en 1921 jusqu’à la guerre 1939-1945, la direction de l’établissement et la municipalité eurent à faire face au manque chronique de locaux d’enseignement et d’hébergement (dortoirs, réfectoires, etc…) “Victime” de sa notoriété, l’E.P.S. vit les effectifs des élèves et des pensionnaires suivre une courbe constamment ascendante.
Carte postale de 1906 montrant la “Präparandenschule” qui devient l’École Primaire Supérieure en 1921.
Les autres écoles
L’école protestante
Avant l’armistice du 11 novembre 1918, la garnison de Saint-Avold comprenait quatre régiments, avec en plus des services, manutention militaire, blanchisserie, hôpital, infirmerie, un état-major de brigade, le bureau de la place, etc… L’école protestante recrutait en majorité son effectif parmi les enfants des sous-officiers de carrière de cette garnison et des fonctionnaires allemands luthériens. Elle comptait en 1914 trois classes et plus de 100 élèves.
Début 1919, il n’y avait plus que deux classes avec une cinquantaine d’élèves qui devaient fondre rapidement jusqu’à une trentaine d’élèves. Son directeur était M. Müller qui, après avoir enseigné durant 26 ans à Saint-Avold, demanda sa mutation pour Phalsbourg à partir du 1.10.1922. Dès lors, il ne restait plus qu’une classe dont l’effectuf tomba rapidement à 20 élèves. Le maire estima que c’était nettement insuffisant et, profitant de la vacance du poste, il demanda à l’inspecteur d’Académie la suppression de l’école protestante
L’inspecteur d’Académie n’accéda pas au vœu du maire malgré le faible effectif à cause des difficultés qui auraient pu surgir du fait de la fréquentation de l’école congréganiste par des fillettes protestantes.
L’école polonaise de la Mertzelle
Après l’armistice, en novembre 1918, les structures scolaires des établissements primaires de Saint-Avold et leur caractère confessionnel furent maintenus. Leur emploi du temps comportait entre autres quatre heures d’enseignement religieux - en plus des deux heures de catéchisme dispensées par le clergé - et trois heures d’enseignement de l’allemand. Certaines familles, surtout celles de militaires stationnés dans les casernes de Saint-Avold, trouvèrent que ces heures étaient excessives et demandèrent que leurs enfants soient dispensés de cet enseignement. Le conseil municipal, sensible à ces arguments, demanda, à l’unanimité, la création d’une classe où l’enseignement serait uniquement donné en français.
Un problème analogue se posa avec la venue, à partir de 1924, de nombreuses familles polonaises qui trouvèrent refuge dans les casernes Mahon, transformées en logements par la société “Houillères de Sarre et Moselle”. Leurs enfants, tous catholiques, furent scolarisés à l’école de garçons et à l’école congréganiste de filles. Les effectifs grimpaient de mois en mois. En 1925, la création d’une nouvelle école dite “École polonaise de la Mertzelle” fut décidée.
L’école primaire de la Cité Jeanne d’Arc
En juin 1928, 400 personnes s’installèrent dans la nouvelle Cité Jeanne d’Arc. Ce nombre augmenta de 2 000 personnes en 1929. Avec une efficacité exemplaire, les “Houillères de Sarre et Moselle” réalisèrent simultanément un programme de constructions scolaires qui comprenait deux écoles à 10 classes, une de filles et une de garçons avec cours spéciales séparées par un double préau couvert. En 1938, l’école de garçons comptait 283 élèves répartis en six classes (moyenne de 47 élèves par classe) et l’école de filles 227 élèves pour cinq classes (moyenne de 45 élèves par classe).
Le pensionnat Sainte Chrétienne
C’est en 1857 que la congrégation de Sainte Chrétienne, dont la maison-mère se trouvait à Metz, décida de construire un immeuble non loin de l’école congréganiste de filles. Le recrutement de ce pensionnat, réservé uniquement aux filles, dépassait les limites territoriales de la ville de Saint-Avold et en 1867 cet établissement scolaire comptait 60 pensionnaires et 16 internes. Son rayonnement fut incontestable et les effectifs suivirent une courbe ascendante régulière.
Les sœurs enseignantes de nationalité allemande ne seront pas autorisées à dispenser l’enseignement après l’armistice. Certaines, comme sœur IDA, née Catherine MEYER, reprendront du service après leur naturalisation. D’autres passeront brillamment leur C.A.P. devant une commission présidée par M. FORCEVILLE, inspecteur primaire de Forbach qui, dans un rapport fort élogieux, souligne objectivement les qualités pédagogiques et la conscience professionnelle de ces sœurs congréganistes.
Situation des différentes écoles de Saint-Avold sur un plan de 1910