1960 - 2000 L’âge d’or des journaux lycéens et collégiens à Saint-Avold.
par Bernard Becker
Les journaux lycéens et collégiens ? Une production juvénile sans grand intérêt ! Ayant totalement oublié leur propre adolescence et leurs aspirations d’alors, combien d’adultes partagent encore cette appréciation péremptoire ? Et pourtant, en suivant le fil rouge de l’histoire des journaux lycéens et collégiens à Saint-Avold, depuis leur émergence dans les années soixante jusqu’aux productions plus récentes, c’est une toute autre image qu’il nous est donné de voir. L’approche diachronique basée sur la collecte des traces écrites et les récits de vie va révéler une jeunesse active et inventive, pionnière dans son action de transformation de l’espace médiatique.
Précisons tout d’abord que cette collecte n’est pas facile car, jusqu’en 1991, la conservation de ces journaux n’était que trop rarement assurée. Pourtant, ces publications réalisées par des élèves, représentent un moment de l’histoire de l’établissement où elles ont été publiées et on ne peut que regretter leur absence dans les archives.
Une première question doit se poser face à un journal collégien ou lycéen. La démarche, l’idée de créer ce journal vient-elle d’un enseignant qui propose à ses élèves de réaliser un journal dans le cadre d’un projet pédagogique ? d’un groupe de lycéens qui a envie de s’exprimer ? d’un professeur qui veut animer un club journal ? du chef d’établissement qui souhaite qu’on parle du lycée ? C’est une question importante car chaque cadre de publication comprend avantages et inconvénients, notamment au regard de la liberté éditoriale, des moyens pour réaliser le journal, ou encore du statut juridique de la publication. Les différentes catégories sont représentées dans les journaux publiés à Saint-Avold entre les années 1960 et 2000, période pendant laquelle la presse juvénile a connu sa plus grande activité.
Le journal scolaire, outil pédagogique
En France, depuis 1925 et l’introduction de l’imprimerie à l’école prônée par Célestin Freinet, les petits journaux réalisés dans les classes par les élèves eux-mêmes font partie du paysage des écoles. Mais le phénomène s’est amplifié. Dépassant le cadre de l’école primaire, il a touché aussi les adolescents qui expriment dans ces publications leurs espoirs, leurs préoccupations, leurs questions.
Evoquons tout d’abord ce pionnier que fut Célestin Freinet. Il naît le 15 octobre 1896 dans une famille modeste à Gars dans les Alpes-Maritimes. Entré à l’École Normale d’Instituteurs de Nice en 1912, il en sort pour être mobilisé en 1915. Jeune officier, il est grièvement blessé au poumon par balle en octobre 1917 au Chemin des Dames. Après une longue convalescence, il est nommé au Bar-sur-Loup en janvier 1920 où il restera pendant 8 ans. Passionné par son métier et désireux de changer l’école, Freinet profite de ses congés et rencontre d’autres pédagogues (Hambourg en 1922, Montreux en 1923, URSS en 1925). Il collabore à des revues d’avant-garde (“Clarté”, “l’École émancipée”), milite sur le plan syndical et politique et participe à de nombreuses œuvres coopératives (“Abeille baroise”). En 1924, 1l introduit une imprimerie dans sa modeste classe rurale et rend compte de ses expériences dans diverses revues. Célestin Freinet va ainsi être l’initiateur d’un vaste mouvement : désormais l’élève n’écrit plus sur un sujet imposé par l’enseignant dans un exercice contraint et artificiel, il écrit pour être lu par le plus grand nombre grâce à ce nouvel outil qu’est l’imprimerie à l’école. L’expression écrite retrouve ainsi son vrai rôle : on écrit pour communiquer.
Vouloir imprimer un journal c’est vouloir communiquer en grand. Imprimer c’est, fonctionnellement, analyser le langage, lettre par lettre, et observer l’orthographe. L’élève se trouve confronté à l’exigence de la lisibilité. Les erreurs ne sont plus des fautes sanctionnées par le seul enseignant mais des obstacles à la communication. On mettra donc un point d’honneur à les éviter. On voit ici tout l’intérêt de la méthode.
La possibilité d’être publié incite à écrire. Et beaucoup d’adolescents, parce qu’ils savent qu’ils seront lus, prennent goût à l’écriture. Ils écrivent de plus en plus, sur des sujets de plus en plus divers. Le journal de classe apparaît ainsi comme un des outils d’une pédagogie de la réussite. La formule “il faut être motivé pour réussir” est ici remplacéée par “il faut réussir pour être motivé”.
À Saint-Avold, le journal “Les Copains” réalisé selon la méthode Freinet par les élèves des Classes de Complément d’études rattachées au lycée J.V. Poncelet paraît pour la première fois en décembre 1963. Les jeunes rédacteurs, âgés de 14 et 15 ans, impriment eux-mêmes leurs textes grâce à un matériel acheté par leur coopérative.
Des élèves au travail et une double page de leur journal “Les copains” (N° 6 - Mai-Juin 1965)
Le travail de composition nécessite patience et minutie. Il s’agit de retirer un à un les caractères en plomb de la case dans laquelle ils sont rangés pour les placer dans un composteur. Un composteur correspond à une ligne de texte soit à 45 caractères environ. La composition d’une page d’une vingtaine de lignes nécessite donc la manipulation de 600 à 900 caractères selon le corps choisi. À la longue, les caractères finissent par s’user et la page perd en lisibilité. C’est pourquoi, à la fin de l’année 1966, les élèves opteront pour l’achat d’une machine à écrire et de stencils. Le journal change alors de titre et double son format pour devenir “La gazette des classes terminales pratiques”.
Le journal de lycée : vitrine de l’établissement
Nous entrons ici dans une autre catégorie de journal lycéen … et avec d’autres moyens. Voulu par le chef d’établissement qui rédige généralement un éditorial, “Le Poncelet”, qui paraît de 1968 à 1971, se présente avant tout comme un journal d’informations. Sous le titre ; “Pourquoi un journal ?”, le proviseur d’alors précise : “Ce journal du lycée J.V. Poncelet aura pour premier rôle de vous informer sur la vie du lycée : activités, clubs, événements sportifs, fonctionnement des services. Il aura un second but, celui de compléter votre culture générale grâce à certains articles sur le cinéma, la musique, la peinture, la littérature. Enfin, nous y avons réservé une page humour”. Les premiers numéros paraissent au format “géant” de 39 cm sur 54, format qui sera réduit de moitié dans les numéros suivants. On passe alors d’une feuille recto-verso à huit pages. Le journal dispose d’un gros budget et est imprimé par l’imprimerie Fleish de Saint-Avold avec une maquette digne des grands quotidiens.
Le proviseur suivant, A. Maillé, tentera d’impliquer davantage les élèves et leur proposera de faire du journal “une tribune où chacun peut exprimer ses idées et défendre son point de vue en toute liberté dans les limites de la bienséance et de la courtoisie. Aucun sujet n’est à priori exclu de la discussion quand les articles soumis au comité de rédaction manifestent la tenue intellectuelle et, accessoirement littéraire, qu’on peut attendre des lycéens”. Le proviseur a-t-il placé la barre trop haut ou les élèves ont-ils eu peur de la c{: .img_left } L’administration se montrera tantôt bienveillante, tantôt méfiante. Il faudra attendre 1991 pour que les journaux lycéens disposent d’un vrai statut. Une circulaire du ministère de l’Éducation nationale reconnaît dès lors aux lycéens le droit de créer un journal dans leur lycée, grâce à un statut dérogatoire au cadre général de la loi sur la liberté de la presse de 1881. Celui-ci permet à des lycéens mineurs ou majeurs d’exercer la fonction de responsable de la publication, à condition que ces journaux ne soient diffusés que dans l’enceinte de l’établissement scolaire. Ils sont affranchis de l’obligation de déclarations et de dépôts légaux, mais doivent envoyer chaque numéro de leur journal au dépôt pédagogique du Clemi. Tout comme le reste de la société, ces journaux doivent respecter les lois sur la diffamation et la discrimination, Ainsi, tout en rappelant la Charte déontologique propre au journalisme, cette circulaire ministérielle garantit une totale indépendance aux journaux lycéens, qui peuvent donc être publiés « sans autorisation ni contrôle préalable » du chef de l’établissement.
Mais alors, pourquoi y a-t-il généralement un adulte dans un Club Journal ? Si les lycéens ont la totale liberté de presse, que vient-il faire dans cette galère ? La présence d’un professeur au sein du Club Journal est-elle une menace pour leur indépendance journalistique ? En fait, son rôle est essentiellement un rôle de facilitateur, de conseiller technique quant à l’utilisation du matériel. S’il ne laisse pas les jeunes journalistes libres, totalement libres, du choix de leur sujet et de la façon de le traiter, son Club Journal sera vite déserté. Mais c’est aussi un rôle de défenseur de son équipe lors des micro-scandales qui peuvent éclater lors de la publication de certains articles.
“La Marge” (qui naît en 1976) présente des couvertures très originales et entreprend, en 1978, une “Histoire de la Lorraine”. “Ponce Lyre” se présente comme une « revue littéraire à parution irrégulièrement régulière, à tirage limité et numéroté » qui publie poèmes, nouvelles, bandes dessinées et autres « extravagances littéraires ».
La révolution numérique
Au début des années 1980, le développement des ordinateurs personnels, des logiciels de traitement de texte et de P.A.O. (publication assistée par ordinateur) va révolutionner la grande presse comme la petite. “Le Petit Naborien”, réalisé par des élèves du collège “La Carrière’” est le premier journal à utiliser ces nouveaux outils à Saint-Avold et cela dès le numéro 1 daté d’octobre 1985. On passe ainsi; en l’espace de vingt ans, des caractères en plomb qu’il fallait aligner un à un dans un composteur au texte sur écran et à l’imprimante laser. Ces écrans exercent d’ailleurs une véritable fascination sur les jeunes journalistes au point de libérer leur créativité comme le souligne le témoignage ci-dessous. Au début, les petits Naboriens réalisent leur journal grâce à l’aide du Microtel-Club de Saint-Avold qui leur permet d’utiliser son matériel. Par la suite, le Foyer Socio-Éducatif du collège, face au succès remporté par le journal, fera l’acquisition du matériel informatique nécessaire.
“Le Petit Naborien” présente une autre originalité : son exceptionnelle longévité. Alors que la durée de vie moyenne d’un journal lycéen ou collégien, comme on l’a vu plus haut, se situe entre deux et quatre ans, il paraît pendant douze ans, de 1985 à 1997, avec un total de 128 numéros et plus de 1000 pages. Récompensé à deux reprises par le prix Alexandre Varenne, en 1993 et 1994, il offre une variété de sujets et une qualité d’impression qualifiées par le jury de “tout à fait remarquables”.
Voici comment Angélique, élève de Troisième, présente “Le Petit Naborien” dans le numéro 100 de mars 1994. « Au début, “Le Petit Naborien” . était vraiment … petit : le premier numéro n’a en effet que quatre pages et ne coûte qu’un franc symbolique! Mais, dès le numéro 2, il passe à 8 pages, puis à douze. Les rédacteurs du journal sont … petits, eux aussi, puisque ce sont, au départ, uniquement des élèves de Sixième et de Cinquième. Il faudra attendre le numéro 51 pour que des élèves d’autres classes viennent se joindre à eux ! Les articles sont le reflet de leur vie. Ils parlent de ce qu’ils aiment, de leurs joies, de leurs peines. Un garçon, par exemple, parle avec émotion de la mort de sa petite sœur (n° 10). Un autre s’adresse à son père qui a abandonné la famine et il lui dit sa tristesse et sa colère (n° 12). Très vite, “Le Petit Naborien” devient un confident et une tribune où l’on apprécie de pouvoir s’exprimer en toute liberté.
Mais, dans ces premiers numéros, on ne parle presque jamais du collège : on n’ose pas encore (on se rattrapera plus tard !). Il faudra attendre la troisième année et le numéro 26 pour qu’apparaissent les premiers textes sur le sujet. Dans le numéro 29. l’article de Jennifer : “Vous arrive-t-il de dormir en classe ?” donne le départ à toute une série d’articles dans lesquels les collégiens se libèrent et disent ce qu’ils ont sur le cœur. Assez de cours ennuyeux ! Des professeurs plus souriants! “Faites-nous rire !” réclamait déjà Dominique à la “Une” du numéro 2I. Et il est vrai que l’humour prend une place de plus en plus grande dans les colonnes du journal, ce qui n’exclut pas des sujets sérieux et parfois graves. “Faut-il supprimer les punitions ?” demande l’un, “Les devoirs sont-ils utiles ?” interroge un autre. Dans leur article: “Ils parlent … Ils parlent…”, Cynthia et Carine posent la question : que restera-t-il de tous ces flots de paroles qui nous submergent pendant les sept heures de cours quotidiennes ? Les plus anciens tentent d’aider les nouveaux en leur délivrant un “Mode d’emploi du Collège” (n° 51) et en leur expliquant “Comment combattre la morosité” (n° 69). D’autres proclament avec force “Le droit de rêver” et s’insurgent contre les programmes démentiels et l’accumulation trop artificielle des connaissances (“Non au gavage !” - n° 69).
Puis les petits Naboriens grandissent. Les articles s’allongent. On aborde de nouveaux sujets. À la “Une” du numéro 41, Michel n’hésite pas à nous confier son “Premier chagrin d’amour”. Le numéro 78 présente un dossier intitulé: “Adolescence : le grand chambardement”. Il s’arrache dès sa sortie et il faut, dare-dare, tirer cent exemplaires supplémentaires pour éviter l’émeute. Mais les filles se livrent plus que les garçons. Isabelle et Carine vous expliquent “Comment faire votre déclaration d’amour” dans le numéro 75, sujet évidemment négligé par les professeurs de français, tandis que Sonia et Malika partent “À la recherche du garçon idéal” (n° 83). Dans un dossier qui leur est consacré, des élèves de Quatrième n’hésitent pas à déclarer que s’ils viennent au collège, c’est avant tout pour y retrouver les copains et les copines et non les professeurs! (n° 91).
Les petits Naboriens n’aiment pas l’hypocrisie. Ils font volontiers l’ “Éloge de l’impertinence” (n° 91) et n’hésitent pas à présenter des “Portraits de professeurs” assez féroces (n° 74) ni à leur attribuer des notes. “La double-vie des profs” est également évoquée dans le n° 89, mais c’est toujours avec humour et même une certaine tendresse si bien que personne ne se plaint jamais. Le Club-Journal est un espace de liberté, mais les jeunes rédacteurs savent qu’ “un journal ne peut pas tout dire” (n° 92) et ils pratiquent volontiers l’auto-censure. Cela ne les empêche pas de piquer quelques colères notamment à propos des problèmes de pollution. “Quelle planète allez-vous nous laisser ?” demande Didier, désespéré, à la “Une” du numéro 32. “Nous sommes tous des assassins” répondent, un peu plus tard, Cindy et Nathalie (n° 49) pour montrer que, dans ce domaine, nous avons tous des responsabilités. “Sommes-nous manipulés ?” demande Lorand, à la “Une” du n° 90, à propos des événements de Tchernobyl et de l’étrange silence qui a suivi cette tragédie. Bien d’autres sujets, tout aussi graves, sont évoqués dans les colonnes du journal : la mort, le sida, la menace du chômage ou “La grande peur de l’an 2000” (n° 92). Mais les rédacteurs du “Petit Naborien” refusent la “sinistrose” dans laquelle semblent se complaire certains adultes. Ils sont résolument optimistes et tournés vers l’avenir : il faut aimer la Terre qui nous porte et nous emporte dans l’espace infini, affirme Tatiana (“Gaïa, mon amour”, n° 75), il faut “Aimer la vie” (n° 96).
De temps en temps, les petits Naboriens s’adonnent à la poésie. Ils composent des numéros spéciaux entièrement constitués de poèmes comme ce très beau numéro 30 intitulé “Histoires de bêtes” ou le numéro 42 construit autour du mot “Si”. Plus de soixante-dix poèmes ornent les pages du journal et certains sont si réussis que des professeurs n’hésitent pas à les faire apprendre à leurs élèves comme s’il s’agissait d’œuvres de grands auteurs du programme !
L’Histoire, avec un grand “H” est également présente et il est nornmal que les petits Naboriens s’intéressent au passé de leur ville : Saint-Avold (qui s’appelait autrefois Saint-Nabor d’où le nom de ses habitants … et celui du journal). Ils fouillent, consultent, comparent et rédigent toute une série d’articles, dont un de 17 pages (réparties sur plusieurs numéros), sur “Saint-Avold à l’époque de la guerre de Trente Ans” ou “Saint-Avold au XVIIIème siècle”. D’autres, qui préfèrent l’imaginaire, s’embarquent dans une machine à remonter le temps et se retrouvent “Compagnons d’Ulysse” (n° 45), “Dans le Palais d’Osiris” (n° 50) ou à Paris, en pleine Révolution (“Nous étions à la Bastille”, n° 48).
Les membres du Club-Journal adorent les histoires (avec un “h” minuscule cette fois) et, apparemment, leurs lecteurs aussi. On pourrait faire tout un livre de celles qu’ils ont composées : des contes, des récits de science-fiction, des énigmes policières, des histoires fantastiques. L’une d’elles, intitulée : “Qui a volé la perruque du professeur de maths ? “, fait véritablement décoller les ventes du “Petit Naborien” à partir du numéro 20. Plus de trois cents lecteurs se poseront la question : quel est le professeur qui a bien pu servir de modèle ?. Gros succès aussi pour “Le voyage sans retour”, un récit de science-fiction qui occupe pratiquement à lui tout seul le numéro 22 . Deux amis partent dans l’espace et, après toutes sortes de péripéties, découvrent une planète lointaine où règne une totale harmonie, une planète où vivent des hommes sans maladies, sans haine et sans guerres : un monde bien mieux réussi que le nôtre et où ils décident de rester. Les petits Sixièmes jouent à se faire peur. Ils écrivent des contes remplis de monstres et de personnages menaçants mais qui, et c’est la loi du genre, finissent toujours bien, comme ce “Pays des hommes-loups” paru dans le numéro 52. Yann invente un personnage farfelu, Paul Lefêlé, qu’il met en scène dans deux récits très drôles: “Le collège rend-il fou ?” et “La disparition”. Diana imagine un professeur qui, en certaines circonstances, se transforme en araignée géante et c’est le cauchemar assuré (n° 86) ».
Extrait du “Petit Naborien” (numéro 59 - Mars 1990)
Conclusion
Créer un journal, que ce soit au sein d’une classe ou d’un club, c’est aussi apprendre à travailler en équipe. Il faut réussir à transformer une collection de personnalités en un collectif solidaire qui va donner vie à un projet. Une équipe qui fonctionne, c’est l’assurance d’un journal dynamique qui saura durer. C’est aussi un lieu privilégié de construction des dispositions citoyennes. Le jeune journaliste doit apprendre à gérer ses relations avec la collectivité, mais il doit aussi se déterminer par rapport à l’institution scolaire souvent tentée d’influencer sa démarche. Le jeune rédacteur apprend très vite à faire des compromis entre spontanéité et responsabilité, à dépasser la simple subjectivité, à s’interroger sur les conséquences de ses écrits sans pour autant renoncer à ses convictions. Les résolutions de ces multiples tensions constituent autant d’expériences enrichissantes dans l’apprentissage d’une citoyenneté de proximité.
À Saint-Avold, hélas, après la vitalité des années 1960 à 2000, le mouvement semble s’essouffler. Il n’y a plus de journaux collégiens. Au lycée Poncelet, après “Le Ponc’Bête” (2007 - 2008), “Ré-Ponc” (2009 - 2012), saluons la naissance, en décembre 2013 de “C’L’Ponpon !”, une belle réussite, à qui on ne peut que souhaiter longue vie !
Les supports des journaux réalisés en milieu scolaire sont sans doute appelés à évoluer et à passer de la formule papier à la mise en ligne sur internet. C’était le cas de “Ré-Ponc”, de “Star Tek” (lycée Charles Jully) et du “petit monde de Valentin” (lycée professionnel Valentin Metzinger) dont plusieurs numéros ont été mis en ligne sur les sites des lycées.