Cette roue à aubes qui surplombe la Rosselle à Hombourg-Haut rappelle que ce cours d’eau a fait tourner pendant des siècles des dizaines de moulins.

Les moulins dans la vallée de la Roselle.

Résumé et traduction par Jules VILBOIS de l’article de Werner WEITER ” DIE MÜHLEN IM ROSSELTAL “ paru dans le « Cahier du Pays Naborien » numéro 18

La Rosselle, affluent de la rive gauche de la Sarre, prend sa source dans la forêt domaniale de Longeville-lès-Saint-Avold. De trois petites sources en aval des gradins de calcaire coquillier près de Boucheporn dans le « Judenloch », au « Himmelstein » et à la source de la Dripper, se forme sur une longueur de 29 km, un cours d’eau qui s’écoule d’abord de l’ouest vers l’est, puis du sud vers le nord en pente régulière. Il serpente à travers de vastes prairies sur des sols de grès bigarré au milieu de la forêt du Warndt, avant de se jeter dans la Sarre près de Wehrden.

La Rosselle arrose les bans de Saint-Avold, Petit-Ebersviller, Hombourg-Haut, Merlebach, Betting-lès-Saint-Avold, Bening-lès-Saint-Avold, Cocheren, Rosbrück, Morsbach, Emmersweiler, Grande-Rosselle, Petite-Rosselle, Geislautern et Wehrden.

Les affluents de la rive gauche de la Rosselle sont : le Hechtgraben, l’Esselbach, le Suprach, le Merlebach avec le Dörrbach, le Hirtengraben, le Sankt-Nikolausbach, avec le Grohbruchbach, le Mühlenbach, le Kressbrunnenbach, le Lauterbach avec le Fischbach et le Krämbach. Les affluents de la rive droite sont : la Merbette, le Rederbach, la Mertzelle, le Maimathbach, le Kühlgraben, le Katharinenbach, le Dodelbach, le Beiningerbach, le Kochererbach et le Thedingerbach, le Winborn, le Tiefenbach et celui de Farebersviller, le Morsbach, le Mühlbach de Forbach, l’Urselsbach, le Schafbach et l’Eberbach. Environ 200 km de superficie sont drainés par la Rosselle et ses affluents. À cela s’ajoutent les grandes quantités d’eau d’exhaure provenant, depuis 1860, des installations des mines de charbon.

Pour traiter et transformer les grains de céréales, les premiers hommes utilisèrent d’abord de simples pierres striées, outils indispensables pour la confection de produits alimentaires. L’étape suivante était l’utilisation de deux pierres circulaires identiques, dont l’une était fixe, l’autre mobile. Depuis l’époque romaine on connaissait ces meules striées provenant des carrières de basalte. Les grains coulaient par une ouverture conique de la meule mobile entre les deux pierres pour être écrasés. On tamisait le gruau pour en retirer le son et la farine destinée à la confection du pain. Ces meules actionnées à la main furent remplacées peu à peu par des meules plus grandes, dont l’impulsion était donnée par la force motrice de l’eau. Les moulins à eau disparurent eux aussi avec l’utilisation de cylindres métalliques tournant à l’électricité. L’usage de tamis oscillants de trames différenciées permettait de récupérer différentes qualités de farine.

La situation géographique des paysages de Völklingen à Longeville était peu propice à l’installation de moulins à eau, à cause du faible débit des eaux. C’est pour cette raison que beaucoup de ces petits moulins devaient faire relâche une bonne partie de l’année. L’aménagement d’étangs, qui servaient de réserve d’eau, devait remédier à ces carences.

L’indemnisation du meunier pour moudre le grain se limitait à un trentième du gruau. Comme mesure de capacité, souvent variables, on utilisait le muid (environ 178 litres). Toutes les mesures de capacité et de poids, devaient être étalonnées sous peines de sanctions. Du règlement du comté de Sarrebruck, daté du 19 avril 1598, et valable pour l’ensemble des 40 moulins à eau, il ressort le tableau suivant : 1 muid = 2 quarts = 178 litres 1 quart = 4 fûts = 89 litres 1 fût = 4 setiers = 22 litres 1 setier = 4 capacités = 5 litres

Le meunier pouvait prélever 16 livres plus 4 livres comme indemnité de poussière, et autres servitudes soit au total 20 livres ou 10 kg. Les chemins qui conduisaient au moulin étaient sous la protection de la loi. Aucune saisie ne pouvait y avoir lieu. Les usagers étaient responsables de leur entretien. Le moulin était toujours ouvert. Dans les domaines abbatiaux il avait valeur de refuge et les malfaiteurs y bénéficiaient d’un droit d’asile momentané. Les meuniers étaient organisés en corporation. Au terme de l’apprentissage du métier, le jeune meunier entreprenait son tour d’Allemagne pour offrir ses services à différents maîtres-meuniers. S’il ne trouvait pas de travail tout meunier lui devait viatique. Les huileries - en dialecte francique : « Olichmihle » - étaient apparentés aux moulins à farine. Leur activité s’étalait de la récolte en automne jusqu’au printemps. On y traitait le colza, le pavot, les farines et les noix. Le rendement journalier était d’environ 150 litres.

Si la force motrice de l’eau de nos cours d’eau était principalement utilisée pour faire tourner les moulins à céréales, se créèrent chez nous, après le Moyen Âge des installations qui avaient comme mission de travailler les fruits - pommes et poires - pour en faire une bouillie. Celle-ci passait par une presse à fruits. Le jus récupéré servait à la fabrication de jus de fruits, de vin, de vin doux ou de cidre. Les meules étaient actionnées manuellement ou par force animale - cheval ou âne, tournant en rond à longueur de journée.

Le bois étant abondamment représenté dans la forêt du Warndt, de nombreuses petites scieries s’établirent après la guerre de Trente Ans sur les rives des cours d’eau. Elles répondaient aux besoins des charpentiers, menuisiers en planches et lattes. Quelques unes d’entre elles se transformèrent en scieries modernes comme celles de Lauterbach, Geislautern et Werden.

La Merbette, près de Saint-Avold, alimentait un moulin faisant tourner un grand foret qui alésait les troncs de chêne de diamètre moyen pour en faire des conduites d’eau. Celles-ci reliaient les nombreuses sources aux fontaines principales dans les villages. Les moulins à concasser laissaient entendre leur tic-tac le long de la Rosselle à Saint-Avold, Hombourg-Haut, Betting, au Bruch de Forbach, Lauterbach, Ludweiler. Ils pilaient les écorces des troncs des jeunes chênes qui étaient utilisées par les tanneries locales.

Les papeteries et cartonneries de Marienau, elles aussi, utilisaient les cours d’eau pour faire tourner les machines et pour le façonnage des matières premières. L’apogée de cette fabrication fut atteint par la firme Adt de Forbach, de renommée mondiale avec ses laques et ses produits dérivés.

Les comtes de Sarrebruck louaient souvent leurs moulins pour une durée relativement courte ce qui n’incitait pas le meunier à un entretien régulier des installations. Par contre en prenant le moulin à ferme, le meunier devenait sédentaire et le gérait en bon père de famille. Il avait même la possibilité de le léguer en héritage à ses descendants. Comme semi-affranchi le meunier tenait dans la communauté une place avantageuse. Par contre l’exercice de toute profession accessoire lui était interdite. L’entretien d’un cheptel était réduit à sa plus simple expression pour éviter de s’exposer à toute suspicion. Souvent il n’avait que le droit de posséder un chien, un chat, une poule, un coq et un cheval pour le transport des céréales.

« Papiermühle » ou « Moulin à papier » à Hombourg-Haut La création d’un étang permet de compenser le faible débit du cours d’eau à certaines périodes de l’année.

En Lorraine les utilisateurs du moulin banal avaient le droit de se plaindre auprès du maire ou de la police locale contre toute action illégale de la part du meunier. C’est ainsi qu’en 1724 une ordonnance de la Cour de justice de Nancy intima aux meuniers l’ordre de laisser leurs écluses ouvertes trois jours durant. Les usagers se sentaient surtout concernés pendant la période du regain, quand les meuniers avaient tendance à relever les digues afin de pouvoir mieux endiguer les eaux des terrains en faible pente. C’est aussi en hiver que les meuniers avaient à lutter contre les forces naturelles. En février 1784 tous les cours d’eau étaient gelés. Le dégel s’amorça le 27 février. L’eau envahit les moulins et les étages inférieurs restèrent inondés jusqu’au 29 février. Durant l’hiver 1789-90 les meuniers durent chômer. Partout on manquait de farine et tous les habitants furent restreints à drainer les cours d’eau pour permettre aux moulins de tourner. Avec la sécularisation des biens seigneuriaux et écclésiastiques pendant la Révolution Française, les meuniers bénéficiaires d’un fermage eurent la possibilité de devenir propriétaires.

L’industrialisation naissante dans la vallée de la Rosselle, à la fin du XIXe siècle et l’apparition de l’énergie électrique sonnèrent le glas de ces métiers romantiques dépendants de l’eau. Aujourd’hui seuls les chants, les récits et légendes subsistent. Du clapotis des cinquante moulins dans la vallée de la Rosselle, il ne reste qu’un seul moulin, celui de la firme Abel et Schäfer de Geislautern qui transforme le grain en farine. Ce moulin, mû à l’origine par la force motrice des eaux de la Rosselle, transformé en moulin laminoir marchant à l’électricité, est devenu aujourd’hui une entreprise mondiale produisant des viennoiseries ou autres produits de pâtisserie semi-finis sous l’enseigne : « Komplet ». Que reste-t-il des droits locaux afférents aux moulins banaux du Warndt, de la constitution des chemins menant au moulin, des obligations des propriétaires terriens, de l’usage voulant que le meunier offrît à Noël le traditionnel cochon à son maître ? Rien, sauf le souvenir.

VERZEICHNIS DER EHEMALIGEN WASSERGETRIEBENEN MÜHLEN UND WERKE AN DER ROSSEL MIT IHREN NEBENFLÜSSEN

  1. Die Ambacher Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher an der Rossel.
  2. Die Oderfanger Mühle, Getreide-, Walkmühle Ziegelei, Ölpresse, Hof mit einem Weiher an der Rossel.
  3. Die Merbetter Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher am Merbetter Bach.
  4. Die Bohrmühle am Merbetter Bach.
  5. Die Redermühle, Getreidemühle am Rederbach.
  6. Die Knochenfabrik.
  7. Die Mittelste Mühle in Saint-Avold.
  8. Die Würzmühle an der Rossel.
  9. Die Lohmühle an der Rossel.
  10. Die Neumühle, Getreidemühle an der Rossel.
  11. Die Ritz-Mühle, Getreidemühle am Ebersweiler Bach.
  12. Die Pulvermühle, Getreidemühle an der Rossel.
  13. Die Papiermühle mit einem Weiher.
  14. Die Weihermühle, Sägemühle mit einem Weiher an der Rosssel, später das Homburger Eisenwerk.
  15. Die Helleringer Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher am Sankt Katharinen Bach.
  16. Die Kleinmühle, Getreidemühle am Sankt Katharinen Bach.
  17. Die Bachmühle, Getreidemühle am Sankt Katharinen Bach und an der Rossel.
  18. Die Niederhomburger Mühle, Getreidemühle, Sägewerk und Backsteinfabrik an der Rossel.
  19. Die Krebsmühle „Kriewesmühl“, Getreidemühle an der Rossel.
  20. Die Spitteler Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher an der Merle.
  21. Die „Platinerie Saint-Louis“, ein Blechhammer an der Merle.
  22. Das Eisenwerk Heiligenbronn/Sainte-Fontaine mit 2 Weihern an der Merle und am Dörrenbach.
  23. Die Freimenger Mühle, Getreidemühle an der Merle.
  24. Die Merlebacher Mühle, Getreidemühle am Zufluss der Merle in die Rossel.
  25. Die Dodelbach-Mühle, Getreidemühle am Dodelbach.
  26. Die Bettinger Mühle, Getreidemühle am Zufluss des Dodelbachs in die Rossel.
  27. Die Beninger Mühle, Getreidemühle an der Rossel.
  28. Die Oberste-, Kleine Mühle, Getreidemühle am Kocherner Bach.
  29. Die Mittelste-, Vingertmühle, Getreidemühle am Kocherner Bach.
  30. Die Unterste-, Hinkelsmühle, Getreidemühle am Kocherner Bach (Pfarrebersweiler Bach).
  31. Die Kronenmühle, Getreidemühle am Winborn Bach (Thedinger Bach).
  32. Die Kocherner Mühle, Getreidemühle am Kocherner Bach.
  33. Die Ditschweilermühle, Getreidemühle an der Rossel.
  34. Die Roßbrücker Mühle, Getreidemühle an der Rossel.
  35. Die Kremers mühle, Ölmühle an der Rossel.
  36. Die Gänsbacher Mühle, Getreidemühle und Hof an der Rossel.
  37. Die Morsbacher Mühle, Getreidemühle am Morsbach.
  38. Die Fuchsen Mühle, Getreidemühle am Mühlbach (Wäschbach).
  39. Die Heydacker Mühle, Getreidemühle am Mühlbach (Wäschbach).
  40. Die Heydinger Mühle, Getreidemühle am Mühlbach (Wäschbach).
  41. Die Lohmühle mit Weiher am Brucher Bach.
  42. Rossel- oder Schlössers Mühle, Getreidemühle, Papiermühle der Firma ADT an der Rossel.
  43. Die Sankt Nikolauser Mühle, Getreidemühle mit Weiher am Sankt Nikolauser Bach.
  44. Die Rosselmühle, Getreidemühle an der Rossel.
  45. Die Rosseler Mühle, Getreidemühle am Mühlenbach.
  46. Die Rupps Mühle, Getreidemühle an der Rossel.
  47. Die Schafbacher-, Obere Mühle, Sägemühle am Schafbach.
  48. Die Schafbacher-, Untere Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher am Schafbach.
  49. Die Lauterbacher Mühle, Getreidemühle mit einem Weiher am Lauterbach.
  50. Die Lauterbacher Mühle, Getreidemühle am Lauterbach.
  51. Die Ludweiler Obere Mühle, Getreidemühle am Lauterbach.
  52. Die Ludweiler Untere Mühle, Pulvermühle, Getreidemühle, Lohmühle am Lauterbach.
  53. Das Geislauterner Eisenwerk am Lauterbach und am Rosselkanal.
  54. Die Geislauterner Mühle, Getreidemühle ABEL & SCHÄFER.
  55. Die Quirins mühle, Lohmühle am Eberbach.
  56. Die Senzigs mühle, Getreidemühle an der Rossel.
  57. Die Wehrdener Mühle, Getreidemühle, Kupferhütte, Ölmühle, Sägewerk an der Rossel.

Le moulin des Quirin à Wehrden en 1920.