Théodore PAQUÉ à Saint-Avold : De la terre d’Empire à la République.
Extraits des deux articles d’Albert Descamps parus dans les Cahiers du pays naborien numéros 20 et 21.
Le buste de Théodore Paqué, près de la place qui porte son nom, rappelle le souvenir de celui qui fut député de la Moselle de 1924 à 1928 et maire de Saint-Avold pendant seize ans, de 1918 à 1934.
Né à Hombourg-Haut le 22 juillet 1866, il était le fils d’Antoine Paqué et de Marie-Augustine Bachelet. Son père joua un rôle de premier plan dans la vie publique et accepta à deux reprises la charge de maire de Hombourg-Haut. Estimé par la population, il fut proche de ses administrés tant par les conseils que par les actes. Théodore vécut à Hombourg-Haut une jeunesse sans problèmes particuliers.
En 1895, à l’âge de 29 ans (voir la photo ci-dessous), il épousa Victorine Dieudonné. Il s’installa chez son beau-père, alors épicier et marchand de vin à Saint-Avold. Il travailla avec celui-ci dans ce commerce dont il prit progressivement la direction et qu’il développa en particulier en matière de vins et spiritueux. Un développement rendu possible par la prospérité de Saint-Avold, due en grande partie à la présence d’une importante garnison. Cette activité commerciale le fit bien connaître des habitants dont un bon nombre faisait déjà partie de sa clientèle, composée, en partie, d’Allemands immigrés (vieux Allemands) et de leurs familles, ainsi que d’officiers, sous-officiers et soldats de la garnison avec qui il entretenait de bonnes relations. Fort de s’être imposé sur le plan commercial et peut-être influencé par l’exemple de son père, Théodore Paqué commença à s’intéresser à la vie politique de Saint-Avold. en se présentant aux élections municipales de 1908 sur la liste qui battit l’équipe sortante. Il devint donc conseiller municipal dans une assemblée apolitique, composée de Lorrains de souche et d’Allemands immigrés. Dans cette même année, à la demande du nouveau conseil municipal, Joseph Koestel, un Alsacien, fut nommé maire.
Un notable naborien
En 1909, alors que les élections au « Landesausschuss » (Assemblée Territoriale à Strasbourg) allaient avoir lieu, Théodore Paqué soumit au conseil municipal sa candidature pour être grand électeur à la chambre haute de cet organisme ; il ne recueillit que 13 voix, quand le conseiller Heinrich Lohr en obtint 17 et le conseiller Loew 12. En 1911, les Alsaciens-Lorrains virent l’aboutissement de l’une de leurs principales revendications : l’autonomie ! L’Alsace-Lorraine fut dotée d’une constitution et d’un parlement, le « Landtag » à deux chambres, ce qui représentait une grande avancée vers l’autonomie complète : la formule « L’Alsace-Lorraine aux Alsaciens-Lorrains » était en voie de concrétisation. En 1913, Théodore Paqué voulut se manifester en engageant une polémique au sein de la communauté catholique au sujet de la suppression du sermon en français à la messe de neuf heures. La décision avait été approuvée par l’archiprêtre Nicolas Dicop du fait du très faible nombre de fidèles assistant à cet office. Théodore Paqué lança contre la suppression de ce sermon une pétition qui ne recueillit que 243 signatures. Prenant en compte cet échec, l’évêque s’inclina en janvier 1914.
Aux élections municipales de juin 1914, Théodore Paqué se présenta sur une liste concurrente à celle de Joseph Koestel, maire sortant et proche de la social-démocratie. Celle-ci triompha, même si celle sur laquelle figurait Théodore Paqué fit un score plus qu’honorable. Dès lors, Théodore Paqué se situa dans une opposition classée à droite, quoique cette notion de majorité et d’opposition ne soit pas aussi tranchée que dans le système français. Théodore Paqué fut un membre assidu des réunions de conseil : il n’eut qu’une quinzaine d’absences en tout, la plupart excusées, sur une centaine de réunions entre 1908 et 1918. Il signa pratiquement tous les procès-verbaux de ces réunions. Ce conseil municipal, sous l’impulsion de son maire Joseph Koestel, manifestait de grandes ambitions pour la ville de Saint-Avold et sa préoccupation principale fut, à partir de 1908, la construction et l’exploitation d’un tramway électrique reliant le centre ville à la gare de chemin de fer située sur le ban de Valmont, soit une ligne de près de trois kilomètres de longueur. Ce projet adopté en 1908, les travaux furent réalisés de 1909 à février 1910.
Sur un plan plus général, les souvenirs de la guerre de 1870-1871 s’estompaient ; à la veille de la guerre de 1914, en Lorraine allemande, on avait tourné la page et l’assimilation était en passe de réussir, d’autant plus que l’image que donnait la République française laïque et anticléricale était détestable.
Théodore PAQUÉ, premier maire fdrançais en 1918.
1914, une crise internationale était proche. Les signes se multipliaient ; il y avait déjà eu d’autres crises graves, chaque fois dénouées par la diplomatie, et pourtant, cette fois-ci, ce fut le contraire qui se produisit et la guerre survint en août 1914. Dès lors, en terre d’Empire, l’administration fut mise sous la tutelle de l’armée, les maires devant appliquer les directives de l’autorité militaire. Durant les quatre années du conflit, Théodore Paqué, qui se présentait comme membre de l’opposition, ne se manifesta guère au sein du conseil, alors que le maire s’opposa à plusieurs reprises aux exigences du commandant de la place qui l’accusa de francophilie. Mettant tout en œuvre pour défendre les intérêts de ses administrés, Joseph Koestel et son épouse se dépensèrent sans compter pour épargner au maximum à la population le poids et les souffrances de la guerre. Le 20 septembre 1918, le conseil municipal au grand complet, y compris Théodore Paqué, accueillit l’Empereur Guillaume II venu faire une visite éclair aux blessés de guerre hospitalisés à Saint-Avold. Après les hourras de circonstance, l’assistance entonna le « Heil dir im Siegerkranz » alors que le train impérial s’ébranlait emmenant le Kaiser vers son destin.
Après l’armistice du 11 novembre 1918, Théodore Paqué constitua, avec l’assentiment du maire, un comité pour organiser l’accueil des troupes françaises. Celles-ci arrivèrent à Saint-Avold le jeudi 21 novembre 1918 par une froide matinée automnale. Sur une estrade installée place du Marché (l’actuelle place de la Victoire), Théodore Paqué, président du comité de réception, prononça un discours patriotique en présence de l’ensemble du conseil municipal, des associations et de toute la population.
Accueil des troupes françaises le 21 novembre 1918.
La population allemande quitta la ville. Ce départ constitua pour beaucoup un réel déchirement, surtout pour les nombreuses familles mixtes (Allemands-Lorrains de souche). Un certain nombre choisit de rester mais obtint difficilement la nationalité française.
Sur sa lancée, Théodore Paqué adressa au Président de la République un télégramme exprimant la joie de la population et le témoignage de sa fidélité à la France. En retour, le Président Raymond Poincaré adressa directement à Théodore Paqué un télégramme de remerciements, le légitimant auprès de ses concitoyens et aux yeux de l’administration française. Les relations avec le vainqueur s’établissaient en quelque sorte par-dessus la tête du maire légitime.
Bien qu’élu légalement jusqu’au 30 septembre 1920, Joseph Koestel fut démis de ses fonctions par les autorités françaises, le 2 décembre 1918, en violation des règles de droit les plus élémentaires en démocratie. Il en fut de même pour quatre conseillers d’origine allemande qui furent expulsés et remplacés par cinq personnes non élues et donc extérieures au conseil. Après ce tour de passe-passe, c’est donc un conseil municipal recomposé qui ratifia l’éviction de Joseph Koestel et élut, le 3 décembre, Théodore Paqué au poste de maire.
Le 22 avril 1919, après le remaniement des diverses commissions municipales, Joseph Koestel fut présenté comme démissionnaire. Les premières élections municipales eurent lieu le 30 novembre 1919. Elles virent la liste de Théodore Paqué triompher. Le 10 décembre 1919, il fut élu maire par 21 voix sur 22. Cette élection mit un terme à la situation transitoire du passage de la ville à une administration française. Sa renommée auprès de ses concitoyens, son génial engagement lors de l’arrivée des Français, en avaient fait très vite, aux yeux des autorités militaires et civiles françaises, un partenaire incontournable, tout désigné pour remplacer Joseph Koestel.
Un nouveau cadre politique : PAQUÉ et l’union Républicaine Lorraine (U.R.L.).
Après la signature du traité de paix, le 28 juin à Versailles, le gouvernement organisa des élections générales. En vue de celles-ci, Théodore Paqué, désireux de se constituer une base électorale, occupa le terrain tant sur le plan politique que social et culturel. À lui le domaine politique, à son épouse Victorine le domaine social.
À cette fin, il tenta de lancer l’ « Action Populaire Lorraine », association succédant à l’ancienne « Union Populaire Catholique » ; il créa également une section du « Souvenir Français » et favorisa l’éclosion de l’U.N.A.C. (Union Nationale des Anciens Combattants).
Quant à son épouse, après avoir créé en 1919 le Foyer du Soldat, elle poursuivit son action en fondant dans les années qui suivirent un ouvroir, des consultations pour nourrissons en divers points de l’arrondissement, l’association des Dames Françaises, comité de Saint-Avold, le comité de la Croix-Rouge, avec lequel elle constitua un groupe d’infirmières. Elle participa aussi à l’organisation de colonies de vacances avec les Houillères de Sarre et Moselle et anima une troupe de théâtre francophone. Son dévouement fut récompensé par plusieurs distinctions, en particulier la Médaille de Vermeil de la Croix-Rouge Française et la médaille de l’Assistance Publique, et lui valut d’être nommée Officier d’Académie par le ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts.
Théodore Paqué, son épouse Victorine et leur fille, en promenade rue Houllé.
Alors que le lancement de l’Union Populaire tournait à la déconfiture, les partis politiques se reconstituaient sur les décombres des partis existant avant guerre, le « Zentrum », le Parti Social-démocrate (S.P.D.), le Parti Lorrain Indépendant. Cela amena la création, entre autres, de l’Union Républicaine Lorraine (U.R.L.), dont Robert Schuman allait être un des ténors.
Cette formation mêlant droite traditionnelle, centrisme et démocratie chrétienne se voulait le parti défenseur du particularisme mosellan et, même si l’on y affirmait hautement que « les Lorrains devaient être maîtres chez eux », il allait de soi que, pour défendre ce particularisme, il fallait rester dans le sillage de l’Alsace et, sur ce point au moins, garder le lien organique avec elle. C’était la position de Robert Schuman, homme de compromis entre les différents courants de l’U.R.L., décrite comme un rassemblement circonstanciel d’hommes politiques de diverses tendances.
L’expérience de l’Action populaire ayant tourné court, Théodore Paqué avait adhéré à l’U.R.L.. Il était quant à lui partagé entre deux tendances : une francophilie touchant au nationalisme, mais, en Lorraine germanophone, l’on était plutôt hostile à cette tendance, car, pour beaucoup, nationalisme était synonyme de jacobinisme ; un régionalisme favorable au maintien du statut local, surtout le statut religieux. Peinant à réaliser ce grand écart, Théodore Paqué adopta une ligne médiane en se plaçant dans le sillage de Robert Schuman, régionaliste et partisan d’une assimilation progressive qui devait maintenir le statut particulier en Alsace-Lorraine et avoir pour objectif, à plus ou moins long terme, la constitution d’une région Alsace-Lorraine exemplaire pour le reste de la France et pouvant ainsi aboutir à une décentralisation.
Les élections législatives eurent lieu au scrutin de liste le 16 novembre 1919. En Moselle, l’U.R.L. obtint 64,9% des suffrages et emporta les 8 sièges. Le 14 décembre, il fut procédé aux élections cantonales : l’U.R.L. y emporta 30 des 36 sièges à pourvoir. Théodore Paqué fut l’heureux élu du canton de Saint-Avold, qui comprenait alors 21 communes. Il obtint le score record de 98,95% des suffrages, un véritable plébiscite.
Conforté à son poste de maire, outre le traitement des affaires courantes, Théodore Paqué présenta un projet de liaison ferroviaire entre Saint-Avold et Sarrelouis, projet qui ne recueillit guère d’adhésion, ni auprès des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, ni auprès des instances mosellanes, et sombra rapidement dans l’oubli.
Théodore PAQUÉ à Paris : Un député de la Moselle consciencieux
Continuant son ascension au sein de l’U.R.L. à l’ombre de Robert Schuman,Théodore Paqué devint en 1923, l’un des trois membres du comité directeur du parti, chacun d’entre eux en prenant tour à tour la direction pour six mois. Quelques mois plus tard, les électeurs furent appelés aux urnes pour les élections législatives du 11 mai 1924. Théodore Paqué fut retenu pour figurer en deuxième position et fut élu.
Cette consultation électorale vit la victoire du Cartel des Gauches, sauf en Moselle, où l’U.R.L. emporta tous les sièges, et en Alsace, où l’U.P.R. fut également victorieuse. La victoire de la gauche donna naissance à un nouveau gouvernement présidé par le radical-socialiste Édouard Herriot. L’un des points principaux du programme du Cartel consistait en une politique anticléricale soumettant notamment les provinces retrouvées à la législation républicaine en vigueur dans le reste de la France. Cela signifiait la séparation de l’Eglise et de l’Etat et la suppression des écoles confessionnelles. L’immense majorité de la population s’insurgea contre ce projet, ce qui donna lieu à une intense campagne de protestation ; les parlementaires U.R.L. en Moselle et U.P.R. en Alsace se lancèrent dans la lutte contre l’introduction des lois laïques en Alsace-Lorraine. Théodore Paqué participa aux manifestations de protestation dans l’Est mosellan, mais, curieusement, fut absent à la grande manifestation du 13 juillet 1924 à Metz, à laquelle participèrent huit parlementaires lorrains. Au cours de cette manifestation, Robert Schuman condamna l’introduction de « lois sectaires et anti-religieuses » et devint dès lors le porte-parole officiel des catholiques mosellans. Il dénonça la séparation de l’Église et de l’État, ainsi que les lois d’expulsion des congrégations. Le 20 juillet, un meeting à Strasbourg rassembla plus de 50 000 manifestants. Cette résistance des catholiques à la politique du gouvernement s’étendit à toute la France et trouva un leader résolu en la personne du général de Castelnau. Devant l’importance prise par ce mouvement protestataire et aux prises avec des difficultés financières, le gouvernement Herriot se retira.
C’est dans ce contexte que survint la crise autonomiste. Ce désir se manifesta avec vigueur dans le mouvement de la « Zukunft » et agita l’U.R.L., partagée entre partisans et opposants à l’autonomie. Le 22 octobre 1927, lors d’une réunion présidée par Théodore Paqué, une motion fut votée par l’U.R.L. ; le parti y déclarait vouloir éviter tout rapprochement avec le mouvement lancé par la « Zukunft ». Théodore Paqué participa activement à la campagne de l’U.R.L. contre la montée de l’autonomisme.
Si Robert Schuman faisait figure de leader et de porte-parole du particularisme alsacien-lorrain, Théodore Paqué, quant à lui, œuvrait à l’Assemblée, au sein de la commission Alsace-Lorraine et dans la commission sur le commerce et l’industrie. C’était un travailleur opiniâtre. Il fut l’auteur de nombreux rapports concernant l’introduction progressive de la législation française dans les territoires recouvrés. Parmi ses rapports les plus remarqués figure celui qui traitait de l’extension de la loi sur les caisses de retraite des anciens combattants et victimes de guerre aux Alsaciens-Lorrains ayant servi dans l’armée allemande et à leurs veuves. Il intervint aussi sur la nécessaire réorganisation de certains services de l’État : le régime administratif, le service de manufacture et vente des tabacs, la création de la Cour d’appel de Metz . On pourrait dire en utilisant une image que Schuman était à la manœuvre sur le pont et que Paqué, dans la soute, alimentait la chaudière.
Le développement des mines. L’exemple de Jeanne d’Arc.
En 1926, les houillères de Sarre et Moselle projetèrent la construction d’une cité minière pour loger leur personnel. La première tranche concernait 100 habitations, soit 300 logements. Les villes de Saint-Avold et de L’Hôpital entrèrent en compétition pour la réalisation de ce projet. Ce fut la première confrontation entre Théodore Paqué et Jean Labach (1872-1962), maire de L’Hôpital. Fort de nombreux appuis et de ses statuts de maire et de conseiller général, Théodore Paqué l’emporta au profit de Saint-Avold, ce qui fit dire à ses adversaires qu’il était « vendu aux de Wendel ». La construction de la « nouvelle Colonie de Sainte-Fontaine », baptisée plus tard « Cité Jeanne d’Arc », débuta en novembre 1927. Elle devait abriter une population estimée à 2 000 habitants à partir de 1929. À la fin de mai 1928, 414 logements étaient terminés ; ils furent attribués à leurs futurs occupants dès le mois de juin .
Théodore Paqué pouvait être satisfait de cette opération, car la ville de Saint-Avold n’avait pas eu beaucoup d’investissements à faire. Comme il était d’usage dans d’autres villes du bassin minier, tout avait été pris en charge par Sarre et Moselle : voirie, assainissement, adduction d’eau, électricité, école, logements d’instituteurs, église et presbytère, et même les dépenses de fonctionnement scolaire.
Un conseiller municipal s’émut cependant de l’absence de liaison routière entre la nouvelle cité et Saint-Avold. Le conseil ne le suivit pas, estimant dans sa majorité qu’il n’y avait pas urgence en la matière. En guise de compensation, il projeta néanmoins l’ouverture d’une ligne d’autobus faisant le détour par Carling et L’Hôpital ; cette ligne ne devait être ouverte qu’en 1932. On vit donc s’installer entre Jeanne d’Arc et Saint-Avold ce que d’aucuns appelèrent un « cordon sanitaire », non pas de volonté délibérée, mais plus par une sorte de laisser-aller, peut-être explicable du fait que peu d’habitants de la cité, majoritairement étrangers, avaient le droit de vote. Faute de liaison routière, la cité ne fut donc pas intégrée à la vie communale et culturelle de Saint-Avold. Ignorés, ses habitants se tournèrent donc vers Merlebach pour faire leurs achats et lui restèrent fidèles. Il faudra attendre 1953 pour voir la construction d’une route reliant Saint-Avold à Jeanne d’Arc.
Théodore et Victorine Paqué
Le retrait.
Aux élections législatives de 1928, cinq candidats briguèrent le siège de député : Paqué, Labach, Fousse, de Marnier et Britz. Le scrutin réserva une surprise de taille à Théodore Paqué, député sortant, présenté par le parti le plus important. Malgré ses violentes attaques contre son adversaire qu’il traita d’être frustre, ne sachant pas le français et à la botte des socialo-communistes, il fut battu par Jean Labach et même devancé par le communiste Fousse. Au second tour, Paqué se désista donc en faveur de Jean Labach qui fut élu avec une large majorité.
Théodore Paqué resta néanmoins populaire dans sa ville de Saint-Avold et dans son canton où il enchaîna les mandats de conseiller général en 1919, 1925 et 1931, avec chaque fois une majorité confortable. En 1937, à l’échéance de son troisième mandat, il ne se représenta pas. En butte à des difficultés financières et professionnelles depuis le début de la crise économique, pressentant peut-être des difficultés politiques au sein de son propre conseil, il décida de démissionner de son mandat de maire.
Il faudra attendre une délibération du conseil du 19 janvier 1962, pour que Denis Klein, maire de Saint-Avold, se souvienne de Théodore Paqué et donne son nom à une place de la ville. Puis le silence retombera pendant 40 ans, avant que le président de la S.H.P.N., Pascal Flaus, archiviste de la ville de Saint-Avold, fasse sortir de l’oubli le nom et l’œuvre de Théodore Paqué. Le maire et son conseil municipal lui ont donc rendu hommage en inaugurant, place Paqué, le 15 septembre 2006, un buste en bronze réalisé à sa mémoire par l’artiste Virgil, en présence de sa petite-fille, Simone Radouco-Thomas, venue pour l’occasion du Canada où elle réside.